Les veines profondes de la main
La main a conservé le type veineux embryonnaire; les veines superficielles remportent de beaucoup sur les veines profondes. Ces dernières sont fidèlement satellites des artères et en nombre double. Il y a donc sur le dos de la main trois ou quatre paires d'interosseuses dorsales, et dans la paume une double arcade superficielles et une double arcade profonde, formées semblablement par les veines radiales et cubitales anastomosées. A l'arcade profonde, dont les deux branches encadrent l'arcade artérielle, aboutissent les veines interosseuses profondes, dont les origines sont dans la première phalange et dans le pli interdigital ; à l'arcade superficielle, les veines digitales communes, qui sont formées par les collatérales profondes des doigts. Les veines collatérales profondes sont des vaisseaux rudimentaires, hors de proportion avec le volume de leurs artères satellites elles ramènent le sang des parties fibreuses, telles que les gaines des fléchisseurs.
Tous ces vaisseaux veineux se font remarquer par leur gracilité; ils n'ont en effet que des origines restreintes, les gaines, les tendons des fléchisseurs, les nerfs, les muscles lombricaux et Interosseux. La presque totalité du sang de la peau des doigts et des muscles des éminences thénar et hypothénar se déverse dans les veines dorsales superficielles. On peut voir dans cette disposition, qui contraste avec celle du système artériel, un effet du fonctionnement de la main; la paume de la main et des doigts, surface d'appui et de préhension, est soumise à des pressions qui entravent l'extension des veines celles-ci tendent toujours à se développer dans le sens de la moindre pression et ont pour cela émigré à la face dorsale.
Les veines palmaires profondes se vident en partie dans les branches formatrices des arcades, c'est-à-dire dans les veines radiales et cubitales, en partie aussi dans les veines dorsales sous-cutanées; car il existe de nombreuses anastomoses qui unissent l'arcade profonde avec les veines dorsales, notamment les perforantes des espaces interosseux, qui aboutissent aux origines de la céphalique et de la salvatelle. La circulation régulière subit des accélérations momentanées quand s'exerce la préhension des objets; la main pressant l'objet-saisi vide le sang de ses veines par le mécanisme de l'expression de l'éponge.
Les veines profondes de l'avant bras
Les radiales et cubitales profondes, avec leurs branches collatérales, dont les plus considérables sont les interosseuses, branches des cubitales, constituent les veines de l'avant-bras. Comme elles sont doubles par chaque artère satellite, on distingue une radiale externe et une radiale interne, et ainsi de suite. Les anastomoses en échelle des deux satellites sont moins nombreuses qu'à la jambe et ne deviennent importantes qu'au niveau du coude. Les branches qui naissent des muscles longs (cubital, fléchisseur, long supinateur) présentent ordinairement le type en arcades successives. La partie profonde du pli du coude est un confluent veineux la convergence des deux troncs principaux, de l'interosseuse, des récurrentes radiale et cubitale, des canaux collatéraux et des communicantes des veines superficielles, et les combinaisons variées que réalisent tous ces vaisseaux en s'unissant entre eux, produisent souvent un véritable plexus.
Les radiales sont petites, à leur origine surtout. On a compté dans une des deux satellites, 8, 9 et 12 valvules. Les cubitales, plus volumineuses, ont pour origine moins l'arcade palmaire superficielle qui est très grêle, que la veine dorsale de la main dont elles reçoivent le sang par une grosse anastomose.